Dépression et famille

Bonjour ou bonsoir à tous. J'écris ici disons, un témoignage, j'espère que les personnes qui prendront le temps de le lire se reconnaîtront et pourront voir qu'il est possible de s'en sortir, de gagner les combats que sont la dépression, l'anxiété, et pour ma part, le combat contre sa propre famille.

Comme beaucoup d'enfants je pense, j'ai commencé les crises de paniques à l'âge de 7ans, suite à la désastreuse séparation de mes parents. Ma mère m'a emmené voir d'innombrables psy, mais étant elle même souffrante, aujourd'hui encore, 11ans plus tard, elle ne se rend pas compte qu'elle est l'un des principaux engrenages de cet enfer. Laisser seule dans un petit appartement une enfant de 7 ans qui découvre l'anxiété pour aller se bourrer la tronche, crée de nombreux traumatismes.

Je vous épargne les détails (scolarité et relations sociales désastreuses, phobies scolaires, agoraphobie, sans compter l'alcoolisme et la bipolarité de ma mère) au final, on m'a prescrit mes premiers antidépresseurs à 12ans, j'étais en 5ème. Pendant des années j'ai continué de m'enfoncer malgré les traitements, et on m'a officiellement diagnostiquée dépressive en 3ème, après une première tentative et des années de muti******.

Tous les soirs ma mère alcoolisée me hurlait dessus, c'était infâme.

Au lycée, les choses se sont aggravées, j'étais suicidaire à un tel point, qu'on ne me laissait pas me laver seule par peur que je ressaye de me noyer dans mon bain, on vérifiait mes bras et mes jambes pour s'assurer aucunes nouvelles plaies, on me tenait le bras pour traverser la route.

Mon père et ma belle mère ont fait de leur mieux, mais ma mère destructrice ayant ma garde, ils étaient impuissants.

Au final, j'ai fais une 4ème et dernière tentative en août 2021. Suite à ça, j'ai été hospitalisée et écoutée, ma tentative était enfaite, d'après les professionnels, un moyen de pure détresse pour fuir ma mère.

Suite à cela je ne l'ai pas revu. Toute ma famille maternelle m'a tournée le dos. J'étais « l'enfant rebelle en crise d'ado qui raconte n'importe quoi ». Je vivais chez mon père, ils ont galéré oh ça oui, pour me ramasser à la petite cuillère. Mais je m'en suis sortie, j'ai regoûté à la vie, à la joie, à un lieu de vie sain. Je suis passée d'une dizaine de crises d'angoisses par jour, à une ou deux par semaines.

J'ai revu ma mère seulement en mai 2023, je retourne chez elle de temps en temps mais toujours avec une certaine boule au ventre. Mais j'ai arrêté les antidépresseurs, j'ai eu mon bac, je fais actuellement des études supérieures, et je m'en sors.

Ce n'est pas tous les jours faciles, la dépression est une maladie constante. Il y a des moments où les idées suicidaires hantent mon sommeil, mes journées.. mais j'arrive toujours à faire face, car j'ose demander de l'aide.

Je laisse deux numéros qui je l'espère, aideront comme ils m'ont aidés. Même quand la famille ne vous écoute pas il existe des solutions pour être entendus.

SOS suicide : 3114 Suicide écoute : 01 45 39 40 00

Pour finir, j'aimerai passer un message : à tous les jeunes qui ont un parent (voir les deux) en état de souffrances, alcoolique, mythomane, bipolaire.. si ces adultes ne veulent pas se faire aider, quitte à nous faire souffrir nous, leurs enfants, leur hurler leurs torts au visage n'y changera rien. Avec le temps, vous apprendrez à laisser couler, à dire « oui oui oui », à aller dans leur sens. C'est difficile, j'ai mis du temps à y arriver car je suis du genre têtue. Mais croyez le ou non, un jour vous aurez un déclic, vous irez dans le sens de vos parents, et vous ressentirez un soulagement.. dingue !

C'est frustrant, quand ma mère me dit que ma dépression n'était qu'une « crise d'ado » j'aimerai tellement lui dire « Non ! Non ! J'avais besoin d'aide et toi tu prends ça pour une crise d'ado ?! J'étais diagnostiquée ! Bourrée de médocs ! » mais aujourd'hui je réponds juste, « sûrement ». J'évite une dispute, fin de la discussion, je monte dans ma chambre et je passe une soirée tranquille devant le squeez.

Merci d'avoir lu jusqu'ici, et bonne continuation. N'hésitez pas à venir me parler si vous vivez une situation similaire, ou si vous voulez être écouté tous simplement ! Bye bye ✌🏻