Vous allez disparaître en allant dormir
Et si tout ce que nous croyons savoir sur le sommeil était une illusion ? Selon une théorie oubliée, l'acte de dormir n'est pas simplement un état de repos, mais un véritable effacement de notre conscience. Lorsque nous plongeons dans le sommeil profond, nous perdons totalement le lien avec notre moi, et ce 'nous' qui se réveille chaque matin n'est pas vraiment le même que celui qui s'endormait.
L'idée est simple, mais vertigineuse : durant le sommeil profond, l’activité cérébrale cesse de maintenir une continuité de l’identité personnelle. Le cerveau, dans un état d’inconscience totale, cesse de lier les fragments de mémoire et d’expérience qui nous constituent. Ce n'est pas une simple suspension de la conscience, mais une sorte de déconnexion pure et simple.
Au réveil, notre cerveau reconstruit un 'moi' basé sur les derniers souvenirs disponibles, mais ces souvenirs sont souvent incomplets, déformés, et nous les acceptons comme si rien ne s’était passé. En réalité, nous pourrions être une réplique reconstruite à chaque réveil, un ensemble de données récupérées et réassemblées. La personne qui se réveille n’est pas nécessairement la même que celle qui s’est endormie, mais une version reconstruite qui croit être elle.
Cette perte de continuité fait écho à des expériences de duplication ou de téléportation, où l’on copie des informations, mais où l’identité du sujet est, en réalité, perdue. Chaque nuit, un 'moi' pourrait être effacé et remplacé par une copie presque exacte, mais jamais identique. Les fêlures, les absences de mémoire, la sensation d’étrangeté au réveil, tout cela pourrait être des indices d’une rupture dans la continuité de l’être.
Ainsi, chaque réveil devient une interrogation : suis-je vraiment celui que j’étais hier soir ? Ou suis-je une nouvelle version de moi-même, croyant simplement être l'original ? Et si cette fracture de l'identité est invisible à nos yeux, il n’en demeure pas moins que chaque cycle de sommeil pourrait marquer notre disparition.